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Accueil › Sujets & Secteurs › Transition Numérique › IA › Course à l’intelligence artificielle, quelle place pour l’Europe ?Auteur
Par Sylvain Etaix
Publié le - Mis à jour le
Que peuvent faire la France et l’Allemagne en matière d’IA mais aussi de cybersécurité ? Ces questions étaient au cœur de l’édition 2025 de Vivatech qui s’est tenue mi-juin à Paris. Pour la 6e année consécutive, la France et l’Allemagne ont participé à un pavillon commun (seul pavillon binational), le French German Tech Lab organisé par la CFACI et ses partenaires.
Bonne nouvelle : l’écosystème franco-allemand de l’innovation ne cesse de s’étoffer. Près d’une centaine de start-ups ont présenté leurs innovations autour de solutions IA. Mais cet écosystème est encore très loin de pouvoir rivaliser avec les mastodontes américains. Hormis le français Mistral AI, aucun gros acteur européen ne semble en capacité de “titiller” les GAFAM.
Les talents, les idées, les innovations sont là mais les conditions financières pour faire émerger des champions européens du numérique ne sont pas encore réunies. Création d’une communauté européenne autour du numérique, sur le modèle de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) de 1951, création d‘un “Airbus du numérique”… Sur le papier, ce ne sont pas les idées qui manquent. Dans la réalité, personne ne croit vraiment à la création d’un “Airbus de la Tech”. La chance des Européens tient plutôt dans la force de cet écosystème franco-allemand et européen qui se met en place et qui peut se révéler très puissant. Mais le temps presse. L’IA sera à l’agenda du prochain Conseil des ministres franco-allemands de la rentrée.
La défense est évidemment l’autre grand sujet d’actualité. Au sommet de l’OTAN à La Haye, les pays membres de l’Alliance se sont engagés à porter à 5 % de leur PIB leurs dépenses militaires sur les 10 ans à venir, soit autant que les Etats-Unis. Trump a été entendu et s’est félicité de ce sommet “historique”. Le communiqué officiel souligne « l’engagement commun à développer rapidement la coopération entre les industries de défense de part et d’autre de l’Atlantique et à mettre les technologies émergentes et l’esprit d’innovation au service de notre sécurité collective.
Nous nous attacherons à éliminer les obstacles qui freinent les échanges commerciaux entre Alliés dans le secteur de la défense, et nous nous appuierons sur nos partenariats pour promouvoir la coopération entre industries de défense ». Pour certains états européens déjà endettés (dont la France), la hausse du budget de la défense se traduira inévitablement par des coupes dans d’autres dépenses (éducation, culture…) qui vont être difficiles à faire adopter et à faire accepter socialement.
Mais à l’heure où les Européens veulent parvenir à une souveraineté en matière de défense et veulent renforcer au plus vite leur base industrielle, au salon du Bourget, le partenariat entre Rheinmetall et l’américain Anduril a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Le géant allemand de la défense va concevoir des versions européanisées du drone de combat Fury et du missile Barracuda d’Anduril. Quelques semaines plus tôt, Rheinmetall s’était déjà associé à un autre américain, Lockheed Martin, pour produire en Allemagne des missiles et des roquettes. De quoi inquiéter les industriels européens comme MBDA, BAE ou Airbus. Et rappeler aux Français que les Allemands sont avant tout pragmatiques.
Si le domaine de la défense est exempt de droits de douane, la guerre commerciale dans les autres secteurs continue. Contrairement au Canada qui a retiré sa taxe sur les services numériques, Bruxelles n’entend rien céder à Washington et exclut tout assouplissement de ses réglementations (Digital Markets Act et Digital Services Act) qui ciblent directement les GAFAM.
Dans ce monde complexe et imprévisible, où nos certitudes sont parfois ébranlées et nos démocraties menacées, « recentrons-nous sur nos valeurs » nous propose Heiko Carrie, ex-Président de Bosch Europe ouest et sud et membre de l’Advisory Board des Acteurs du franco-allemand. « Restons critiques, poursuivons avec force, engagement et énergie notre propre voie européenne et ne laissons aucune force extérieure nous dicter la recette qui fera le succès de nos entreprises ». Profitons de la nouvelle “lune de miel” Merz-Macron et appuyons-nous sur la force et la richesse des entreprises franco-allemandes. Dans ce 18e Hors série, nous en avons recensé près de 320 qui ont marqué l’actualité au 1er semestre 2025.
Bel été et bonne lecture !
Personne ne croit vraiment à la création d’un “Airbus de la Tech”. La chance des Européens tient plutôt dans la force de cet écosystème franco-allemand et européen qui se met en place et qui peut se révéler très puissant.
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