Le tandem franco-allemand pourra-t-il gagner ensemble la bataille de l’IA ?

Les deux pays mènent un dialogue intense pour répondre ensemble aux défis que les nouvelles technologies posent aux industries culturelles.

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Au cœur de tous les débats actuels, l’intelligence artificielle s’invite bien évidemment dans les échanges franco-allemands avec l’objectif de faire des propositions ensemble qui entraîneront le reste de l’Union européenne. À l’image d’autres chantiers majeurs, l’Europe est sur ce terrain à la croisée des chemins si elle veut éviter un décrochage avec la Chine et les États-Unis. Dans cette course, le tandem franco-allemand a sa partition à jouer pour mettre l’IA au service du bien commun. Le traité d’Aix-La-Chapelle signé en janvier 2019 avait d’ailleurs fait de l’intelligence artificielle une priorité du partenariat entre les deux pays. Sur cette base, des clusters bilatéraux d’IA avaient été créés sur des sujets spécifiques et le partenariat technologique entre l’INRIA et le Centre allemand de recherche en intelligence artificielle (DFKI) avait été renforcé. En amont du sommet mondial sur l’IA qui s’est tenu à Paris les 10 et 11 février dernier, plusieurs rendez-vous ont réuni des responsables et experts des deux pays. L’une des rencontres s’est tenue à Berlin en novembre dernier et portait sur l’impact de l’intelligence artificielle dans les industries créatives et culturelles.

Bouleversement profond

Pour l’industrie de la presse, l’émergence de ces plateformes induit un bouleversement majeur. « En vingt ans, selon François Claverie, vice-président du groupe SEBDO Le Point, la presse a déjà perdu la moitié de ses revenus qui provenaient des recettes publicitaires et des abonnements ». L’arrivée des GAFA a développé un réflexe de gratuité et rogné la moitié du marché publicitaire. La question qui se pose, poursuit-il « c’est de savoir, quel modèle économique de remplacement va-t-on trouver ? ». En effet, « L’IA utilise massivement les contenus journalistiques sans autorisation et sans rémunération », explique Marie Seillier,