« Renouveler la promesse de prospérité »

Compte tenu des nombreuses incertitudes géopolitiques, la reprise de la croissance enregistrée au premier trimestre est une bonne nouvelle.

ifo Export Expectations for Manufacturing
Seasonally adjusted
Source : ifo Business Survey, May 2025.

L’embellie serait-elle déjà de retour après deux années de récession? L’Office fédéral des statistiques a enregistré une hausse inattendue du PIB au premier trimestre de 0,4 %, a-t-il annoncé dans un communiqué du 23 mai. Une bonne nouvelle pour le nouveau gouvernement de grande coalition CDU-CSU et SPD et son chancelier chrétien-démocrate Friedrich Merz élu le 6 mai dernier. Alimenté conjointement par les investissements, la consommation et les exportations, ce rebond de croissance laisse penser à certains économistes que cette bonne surprise n’est peut-être pas juste momentanée, mais s’inscrit dans une tendance durable.

D’autant plus que les entreprises allemandes montrent une certaine confiance dans leurs perspectives d’exportation, comme en témoigne la nette amélioration du niveau de l’indice IFO entre les mois d’avril et de mai. La première économie de la zone euro a été profondément affectée ces dernières années par la hausse de l’inflation et l’affaiblissement de ses exportations.

Relance de l’économie

Pour la grande coalition, la relance de l’économie constitue l’une des principales priorités avec la défense et l’immigration irrégulière. “Gouverner afin de renouveler la promesse de prospérité”, a déclaré le nouveau chancelier lors de son premier discours devant le Bundestag le 14 mai dernier. Parmi les mesures prévues : déduire de 30 % les coûts d’investissement, réduire le taux de l’impôt sur les sociétés qui devrait passer de 15 à 10 % sur cinq ans à partir de 2028, baisser le coût de l’énergie, simplifier les procédures administratives et protéger l’industrie automobile en soutenant les voitures électriques.

Parallèlement, le nouveau gouvernement prévoit un programme immédiat de modernisation du monde du travail, avec lequel elle veut lutter contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, permettre aux entreprises d’utiliser leurs salariés de manière plus flexible et offrir aux employés de meilleures possibilités de revenus complémentaires.

Le patronat a salué cet agenda : “Le programme de croissance économique annoncé est un signal important (…) et nécessaire”, a commenté la fédération de l’industrie BDI. Tout en exhortant le gouvernement à faire preuve de rapidité : “les entreprises doivent pouvoir planifier leurs décisions d’investissement en toute sécurité avant la pause estivale”.

De nombreuses incertitudes demeurent notamment en raison de l’imprévisibilité du président américain Donald Trump et ses menaces récurrentes sur l’augmentation des droits de douane.

Elles expliquent d’ailleurs aux yeux de Sébastien Dullien, directeur de l’institut pour la macroéconomie la hausse du début d’année : “ Le plus provient en premier lieu des exportations et des effets anticipés avant la mise en place des nouveaux droits de douane ”, souligne-t-il dans la Süddeutsche Zeitung. La plupart des experts à l’image des cinq sages qui conseillent le gouvernement tablent sur une croissance nulle pour cette année. Le retour de la croissance est pronostiqué pour 2026 lorsque les premiers effets du gigantesque plan de dépenses prévu par le nouveau gouvernement devraient se faire ressentir.

 » Ce qui est décisif, c’est la sécurité de planification pour les décisions d’investissement dans les entreprises déjà avant la pause estivale. «