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« Une relation d’exception » Entretien avec Gaël de Maisonneuve, Consul général de France pour le Bade-Wurtemberg

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Par Sylvain Etaix

Publié le - Mis à jour le

Gaël de Maisonneuve, Consul Général de France pour le Bade-Wurtemberg

Gaël de Maisonneuve,
Consul Général de France pour le Bade-Wurtemberg

Gaël de Maisonneuve est consul général de France pour le Bade-Wurtemberg depuis 2022, son mandat prendra fin à l’été 2026. Il revient sur son travail et les « relations exceptionnelles » entre le Bade-Wurtemberg et la France. Entretien avec un consul général particulièrement engagé.
Logo Acteurs du franco-allemand Que retenez-vous de vos quatre années passées en tant que Consul Général de France au Bade-Wurtemberg ?

Le Consulat est à Stuttgart, mais ma compétence couvre l’ensemble du Bade-Wurtemberg. Les bureaux de l’Institut français que je dirige me permettent d’avoir une base très solide en matière de coopération culturelle, d’enseignement du français et de coopération éducative sur la région de Stuttgart, mais aussi celle de Ludwigsburg, d’Esslingen et de Sindelfingen-Böblingen. Le premier axe de mon action concerne les quatre Centres culturels franco-allemands avec lesquels j’ai la chance de travailler : Fribourg, le plus ancien, Tübingen, ville universitaire, Karlsruhe, avec qui j’ai célébré cette année le 14 juillet et le plus jeune Mannheim qui vient de fêter ses 10 ans. Ces centres travaillent étroitement avec les chambres de commerce, les universités et la communauté française. Lorsque je suis arrivé en 2022, ces forces existaient déjà (l’Institut Français fêtera ainsi le 21 avril 2026 ses 75 ans -, mais les interactions entre les différents partenaires du Land pouvaient être développées. J’ai donc décidé à partir de janvier 2023, autour de la journée anniversaire du traité de l’Elysée, puis du traité d’Aix-la-Chapelle en 2019, de créer une réunion annuelle des associations. Elles sont aujourd’hui plusieurs centaines. Il s’agit de structures associatives et amicales (comités de soutien aux écoles, Deutsch-französische Gesellschaft/Vereine, associations de jumelage, groupes informels…), qui travaillent à la relation bilatérale. Après l’expérience réussie de janvier 2023, nous avons organisé cette journée au Centre culturel franco-allemand de Tübingen en 2024, puis à l’Institut français de Mannheim en 2025. En janvier 2026, notre journée des associations se déroulera à Freudenstadt qui a accueilli en avril 2025 le 4e Congrès des villes jumelées. Cet événement est un des legs que mon successeur trouvera à l’été 2026. En avril 2024, nous avons par ailleurs ouvert à Offenburg un bureau de vote pour les élections européennes et les législatives (à côté de ceux de Karlsruhe, Fribourg, Stuttgart et Tübingen). Le district de l’Ortenau est le deuxième pôle de présence française dans le Land après la région de Stuttgart ; au total, plus de 30.000 Français sont établis dans le Bade-Wurtemberg.
Le second axe que je retiens concerne les jumelages. Il en existe plus de 500 entre des villes du Bade-Wurtemberg et la France, sur à peu près 2200 dans toute l’Allemagne. Ce chiffre illustre l’importance de ces coopérations décentralisées dans le Bade-Wurtemberg. En coopération avec le Staatsministerium du Land, nous avons développé la journée des jumelages. La première rencontre en présentiel s’est tenue en 2023 à Europa-Park à Rust, puis à Ettlingen en 2024 et à Freudenstadt cette année.

Logo Acteurs du franco-allemand Que nous disent la vitalité de ces jumelages aujourd’hui ?

Beaucoup se sont créés dans les années 60, après le traité de l’Elysée. Les premiers ont commencé dès 1950, juste à l’aprèsguerre.
Le maire de Montbéliard, Lucien Tharradin, qui avait été déporté en camp de concentration, a organisé un match de football en 1950 entre les jeunes de sa ville et ceux de Ludwigsburg. En 1953, c’est Ettlingen et Epernay, qui se sont rapprochés, puis, en 1955, Karlsruhe et Nancy qui célèbrent cette année leurs 70 ans de jumelage, devenu triangulaire avec la ville ukrainienne de Vinnytsia. En 1961, Freudenstadt s’est jumelée avec Courbevoie, là aussi sur une histoire tragique et bouleversante : le maire de Courbevoie a lui aussi été déporté, tandis que, bastion des forces nazies, la ville de Freudenstadt a été détruite en avril 1945 par l’avancée des troupes françaises. Une grande partie de mon travail est d’aller à la rencontre de ces maires de villes jumelées. J’en ai rencontré
plusieurs dizaines. Ils représentent le beau côté de la France. Ce sont des gens engagés sur le terrain. Les jumelages perdurent aussi grâce aux jeunes qui font des voyages scolaires ou des projets sportifs.

Il existe

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